Hier, aux environs de 16h, je reçois un coup de fil de Chlef. Probablement notre ami Ali Mejdoub, correspondant du Soir, ou Mohamed Boudia, l’inamovible homme-orchestre du «Café littéraire» et figure de proue de la vie culturelle dans la vallée du Cheliff… mais, non, ce n’était ni l’un, ni l’autre… Continuer la lecture
Une fable a toujours une morale !
Il y a longtemps de cela, vivait un peuple heureux dans un beau pays qui s’appelait Palestine. Il ne savait pas qu’un cataclysme nommé sionisme allait y planter ses crocs maléfiques. Continuer la lecture
Imbroglio
Il m’arrive de prolonger ma promenade matinale pour aller voir si les louches en fonte de la cuisine de Tata Aldjia volent toujours aussi bien et, surtout, si elles arrivent à atteindre la tête de mon pauvre Continuer la lecture
Après les routes, les lits de la déroute
En septembre 2006, les travaux de l’autoroute Est-Ouest sont lancés en grande pompe. Son inauguration devait avoir lieu à la fin de l’année 2009, au plus tard en 2010. M. Ghoul, alors ministre des Continuer la lecture
Le Drabki de Neuilly sous Marine Le Pen
Le grand titre de l’édition du Soir d’Algérie du 26 septembre 2015 m’a interpellé : «Que dira Saâdani ?». Mais que va-t-il dire donc qu’il n’ait déjà galvaudé du haut de la tribune du renoncement, sous les Continuer la lecture
Qui se souvient de la nièce de Bourguiba ?
Durant ces 30 jours de vacances, la seule question que m’ont posée les lecteurs à travers leurs mails est : «Que va-t-il se passer après le départ du général Toufik ?» Continuer la lecture
Silence !
«Certaines chaînes d’info d’ici ont interrompu leurs programmes pour traiter les attentats (en Tunisie et en France) dans des “éditions spéciales”. Très bonne initiative mais pourquoi, quand des Algériens se font tuer par les terroristes, ici en Algérie, l’info est-elle traitée sous forme de “brève” ?» C’est ce que nous écrivions le 27 juin 2015. Maintenant que le terrorisme «résiduel» a encore frappé chez nous, vous pouvez constater par vous-mêmes que j’avais entièrement raison…
Alertés, nous nous sommes rabattus sur les sites d’information électronique qui semblent gagner en professionnalisme. Quant aux réseaux sociaux, il faut toujours s’en méfier. Parfois, l’info est correcte. Mille fois, c’est un bobard qui, à force d’être repris et partagé, finit par devenir «la» vérité. Ne jamais oublier que des infos et des images sont prêtes pour le jour J afin de mettre le feu partout…
C’est aux médias professionnels, et notamment aux chaînes radio et TV, qu’il appartient d’informer immédiatement les Algériens et pas seulement sur les attentats des autres. Et, enfin, de grâce, quand vous apprenez la mort de 11 jeunes soldats un jour d’Aïd, et à défaut d’en parler, remettez à plus tard vos variétés de pacotille et la fausse joie des speakerines en tenues d’apparat ! Videz ces plateaux enguirlandés et faites le silence : dans les cimetières de l’Algérie profonde, on enterre des héros ! Onze, de quoi former une équipe de football plus verte que le vert. Onze, pour rejouer l’hymne national une dernière fois. Et quand la foule quittera les lieux, il ne restera que le sirocco de juillet soufflant sur les maquis et les tombes… que le sourire d’un appelé en permission dans une photo jaunie par le temps et jalousement gardée par la fiancée… que le cœur déchiré à jamais d’une maman… qu’une vague promesse rarement tenue : «Nous ne vous oublierons jamais !»…
Des peuples encore debout
Chaque fois que les feux d’un potentiel incendie s’éteignent, chaque fois que la raison l’emporte sur la folie guerrière, tous les hommes épris de paix et de justice ressentent une immense satisfaction car, et même si le danger reste réel, ils ont toutes les raisons de faire la fête quand les forces réactionnaires et leurs alliés reculent. Nous comprenons ces jeunes qui manifestent de joie à Téhéran. C’est leur victoire. C’est la victoire de la détermination.
L’Iran a lutté jusqu’au bout pour arracher son droit à produire du nucléaire pour ses besoins civils. Et quand on pense, qu’à la victoire de la révolution iranienne, Khomeyni avait envoyé des experts pour étudier l’expérience algérienne en matière de développement économique et social, on ne peut que regretter amèrement que les dirigeants de l’après-Boumediène aient changé radicalement de politique pour nous amener au vide sidéral actuel. Ce véritable phare du tiers-monde dont la lumière atteignait les chaumières du Chili et les huttes de la savane africaine, ce porte-parole des sans-voix et des opprimés de la terre, ne luit plus dans la nuit noire… L’Iran est le miroir inversé de nos échecs et reculs.
Il est temps d’agir et de ne plus avoir peur. Il est temps de tendre une main plus chaleureuse aux amis chinois et russes, aux frères iraniens, aux compagnons sud-africains et asiatiques et, surtout, aux camarades sud-américains, des hommes debout qui continuent de nous voir comme au temps de notre splendeur révolutionnaire !
Roule et écrase…
Je n’aime pas ce gars qui sort d’une villa cossue, monte dans une bagnole à près d’un milliard, peste contre les enfants et madame qui ont mal garé leurs voitures, et qui, au premier débat sur le pays, vous balance : «Quel triste bilan pour le pays depuis 1962 !» Comme si, avant 1962, il pouvait se rapprocher d’une villa ou utiliser un autre mode de transport que l’âne pelé de son grand-père !
L’indépendance, si décriée aujourd’hui, a donné à la majorité ce que leurs parents n’auraient jamais rêvé avoir ! Interrogez les tombes, remuez la terre des douars perdus, allez simplement à La Casbah et fouillez la mémoire encore debout au fond des patios : elles vous diront les immenses privations, les inégalités, les injustices, l’esclavage, les enfumades, la torture, les massacres, les maladies, les épidémies, l’analphabétisme, les poux… Et tu as le culot de parler de bilan ?
Si les martyrs revenaient cette semaine, ce n’est pas le bilan de 53 années d’indépendance qu’ils trouveraient non conforme à leurs vœux, mais les tournants libéral, puis ultralibéral, qui ont redonné vie aux inégalités et injustices d’antan en installant une nouvelle oligarchie à la place des anciens colons, malgré des programmes sociaux rescapés de feu le socialisme.
Alors roule et écrase. Tu auras tout le temps d’ouvrir ta gueule quand tu seras là-bas.Tu auras tout le temps de cracher dans la soupe. Tu vois, moi, l’Algérie indépendante m’a tout donné : sous la colonisation, je n’aurais jamais pu écrire dans un journal et vous aurez été majoritairement incapables de déchiffrer ce que j’aurais écrit. Je n’aurais jamais pu m’exprimer aussi librement : le mérite premier en revient à Ben Boulaïd, Abane, Didouche, Ben M’hidi, Hassiba et à tant d’autres… Sans eux et leur sacrifice, le gars qui roule vers l’aéroport — ou son père, son grand-père — aurait continué à porter les couffins de ces dames et aurait sauté de joie à l’annonce d’un poste de bonniche pour sa Fatma !
Le chèque, la chkara et les retraités
– Te souviens-tu des émeutes d’Alger début 2011 ?
– Tu parles ! J’ai perdu mes godasses dans la fuite ! A mon âge ! Mais pourquoi tu me poses cette question ?
– C’est une colle. Connais-tu les raisons de cet accès de fièvre ?
– Le prix du sucre ?
– Balivernes…
– Le printemps arabe ?
– Tu veux dire l’hiver barbare ? Non…
– Le Mouloudia ?
– Pas du tout ! Ni l’USMA d’ailleurs…
– Alors je donne ma langue au chat !
– La réponse est toute simple : les gros trabendistes, ayant appris que le gouvernement allait imposer le chèque pour les paiements de 500 000 dinars et plus, ont manipulé les jeunes et ce fut la casse…
– Bizarre… Maintenant, le chèque est obligatoire pour un million de dinars et personne ne manifeste !
– Mais réfléchis un peu : maintenant, les «chkaristes» sont au Parlement ! Tu crois qu’ils ont encore besoin de gesticulations dans la rue. En plus, ils ont le FLN !
Le gars se lève.
– Où vas-tu ?
– Aux PT.
– C’est une bonne idée. Louisa se bat contre les «chkaristes».
– Mais non ! Je parlais de Poste et Télécommunications ! La Poste quoi ! Pour ma retraite. P… que je suis loin du million de dinars ! Mais j’ai toujours utilisé un chèque… CCP !