Des mots pour le dire

«De la bonne ou de la mauvaise conduite… »
«De la bonne ou de la mauvaise conduite des rois et des chefs dépendront la prospérité du sol, le régime des pluies, l’équilibre des forces de la nature.»
Amadou Hampâté Bâ, écrivain malien

Des contrats de performance entre le ministère de l’Intérieur et les élus locaux

«Les élus seront ainsi tenus de rendre des comptes non seulement sur le taux de consommation des crédits mais sur la valeur ajoutée en matière d’investissements, de postes d’emplois créés, de ressources propres valorisées et de nombre de problèmes réglés», a déclaré le lundi 7 septembre 2015 à l’APS (Algérie Presse Service, agence gouvernementale) le directeur des finances locales auprès du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Continuer la lecture

Au Brésil, la corruption exposée

C’est une exposition pour le moins originale que vient de présenter, jusqu’au mois de novembre, le Musée Oscar Niemeyer (MON, du nom du célèbre architecte qui a conçu notamment en Algérie les universités de Bab Ezzouar et de Constantine) de Curitiba, au Brésil, un des plus importants d’Amérique latine : 48 œuvres d’art saisies par la police fédérale dans le cadre de l’opération «Lava Jato» (station de lavage automobile), grâce à laquelle a été révélée l’affaire Petrobras (du nom de la «Sonatrach» brésilenne) — l’énorme scandale de corruption qui ne cesse de secouer le pays. Parmi les œuvres d’artistes brésiliens exposées figurent trois sérigraphies du peintre Cicéro Dias (1907-2003), sept photographies de Miguel Rio Branco, deux pièces de Vik Muniz.
Elles font partie des 203 «œuvres sous la garde du MON» confiées au musée à la suite de l’interpellation de plusieurs anciens dirigeants politiques et hommes d’affaires. Parmi celles-ci, 131 ont été trouvées dans la villa de Renato Duque, ancien directeur des services de Petrobras, arrêté le 16 mars.
Juliana Vellozo Almeida Vosnika, la directrice du MON, explique sur le site du musée qu’avec cette exposition «le musée remplit sa mission non seulement de préserver et d’abriter des collections d’art mais aussi de démocratiser l’accès des visiteurs».
Les œuvres saisies resteront sous la garde du MON jusqu’à la décision définitive de la Cour fédérale les concernant.
LSC

Algérie, la descente aux enfers ?

Les scandales majeurs dans le domaine des commandes publiques en Algérie sont fréquents et leurs conséquences désastreuses : tous les secteurs d’activité sont touchés, tant au niveau central que local. Le processus d’attribution et d’exécution des contrats publics permet à de nombreuses formes de corruption de se développer : favoritisme, fraudes et détournements en tous genres.
Les responsables publics, qui engagent les deniers de l’État, en sont tout autant responsables que les acteurs du secteur privé, national et international, qui cautionnent et perpétuent ces pratiques malhonnêtes. Contre la corruption, l’Etat en Algérie ne produit que de mauvais discours et des lois médiocres, l’entretien de la non-moralisation de la vie publique est son fonds de commerce ! Si on ne parvient pas à contrôler la corruption, les institutions démocratiques et le fonctionnement de l’économie de marché voient leur survie menacée, les personnes sans scrupule se voient récompensées, tandis que les personnes honnêtes sont démoralisées.
La légitimité de l’Etat en est affectée. C’est méconnaître le risque de corruption que comporte le processus de transition, que de croire que la libéralisation et la privatisation de l’économie, à elles seules, permettent de réduire la corruption. Ce risque est tel que les sociétés émergentes n’arrivent jamais à jouir des bénéfices inhérents à la démocratie et à l’ouverture des marchés dans un environnement corrompu.
Par ailleurs, les ressources seront affectées à des secteurs improductifs, comme la police, les forces armées ou d’autres organes de répression sociale, dans la mesure où les élites tendent à se protégerelles-mêmes, leur position et leur bien-être matériel. Cela peut à son tour ébranler les institutions démocratiques et provoquer la fin de la société civile, dans la mesure où la corruption prévaut dans l’action publique sur la libéralisation, en se transformant en la principale source de recettes. Le ver est dans le fruit et la descente aux enfers ne fait que commencer.
D. H.